Interview de Gaïa Flavia Ania Mezaïb Boti

Lauréate du prix Dalkia Women’s Energy in Transition, Gaïa Flavia Ania Mezaïb Boti incarne l’audace d’une génération tournée vers l’innovation durable. À seulement 19 ans, son parcours, à la croisée des continents et des sciences, bouscule les codes et inspire l’avenir.

Présentez-vous en quelques mots.

Je m’appelle Gaïa Flavia Ania Mezaïb Boti et je suis actuellement étudiante en Bachelor of Global Engineering à CentraleSupélec. J’ai terminé ma première année, il me reste encore trois ans d’études dans ce programme, dont les deux dernières se dérouleront au sein de l’université canadienne McGill.

Actuellement, je suis en stage à l’Indian Institute of Technology Madras, où j’assiste aux travaux de recherche sur le développement de méthodes efficaces d’imagerie biomédicale prenant en compte la durabilité des matériaux utilisés et la transition énergétique.

Comment avez-vous connu le prix Dalkia Women’s Energy in Transition ?

J’ai découvert le Prix Dalkia grâce à une annonce publiée en ligne par CentraleSupélec. Cette communication a retenu mon attention, d’autant plus qu’il y a eu des lauréates issues de mon établissement.

Quel est le projet que vous avez présenté pour le concours, et ce qui, selon vous, a permis de remporter ce prix ?

Pour le concours, j’ai présenté mon projet en tant qu’élève engagée dans la transition énergétique pendant mon séjour à Chennai, en Inde. J’étais vice-présidente de la National Honor Society de l’American International School of Chennai, où j’ai participé à l’organisation de plusieurs événements et initiatives autour de questions environnementales.

Mon engagement au sein d’associations de bénévolat à Chennai, telles que Shishu Shakti, m’a enrichie sur le plan humain et approfondi ma compréhension des enjeux sociaux. À travers mes projets de recherche, je me suis progressivement sensibilisée aux problématiques de l’énergie et à la place des femmes dans les sciences.

Je suis convaincue que cet investissement personnel, ainsi que la réflexion que j’ai menée autour de ces expériences — même à petite échelle — ont été perçus par le jury comme des preuves d’une implication authentique.

Pouvez-vous nous évoquer votre parcours scolaire et professionnel et ce qui vous a poussée à concourir au prix ?

Je viens de terminer ma première année dans le Bachelor of Global Engineering à CentraleSupélec, un programme pluridisciplinaire qui permet d’explorer les grands domaines de l’ingénierie avant de choisir une spécialisation à partir de la troisième année.

Avant cela, j’ai obtenu le Baccalauréat International (IB) à l’American International School of Chennai, avec des spécialisations en biologie, chimie et mathématiques approfondies. J’ai également étudié au Lycée Français International de Porto, où j’ai passé le brevet.

J’ai choisi de candidater au prix Women’s Energy in Transition car il transmet un message très encourageant en valorisant l’engagement des femmes dans les domaines techniques. Ce concours m’a offert l’opportunité de mettre en avant mes idées sur la transition énergétique et de partager mes expériences avec des professionnelles aux parcours inspirants.

Qu’est-ce que le prix vous a apporté personnellement et professionnellement et comment vous projetez-vous par la suite ? 

Personnellement, ce prix a été une opportunité de prendre du recul sur mon parcours, d’exprimer mes convictions en tant que jeune femme dans les sciences, et de partager mes expériences internationales, notamment en Inde. J’ai été particulièrement touchée par les histoires des autres lauréates, leurs engagements, et la diversité des approches mises en valeur.

D’un point de vue professionnel, cette reconnaissance a renforcé ma détermination à orienter mon parcours vers la transition énergétique et les enjeux du développement durable. J’ai eu l’opportunité d’échanger avec des professionnels issus de secteurs variés, et ces rencontres ont nourri ma réflexion sur mon avenir, confirmant ma volonté de poursuivre mes études dans un domaine alliant ingénierie, santé et technologie, toujours guidé par la durabilité.

Ressentez-vous une disparité des genres dans votre secteur ? Si oui, sous quelle forme ?

En tant qu’étudiante, j’ai pu observer que, dans le monde, les femmes restent encore peu nombreuses dans les secteurs techniques.

Au-delà de l’accès à ces domaines, ce qui me semble essentiel, c’est la place qu’elles occupent une fois qu’elles y sont. Il est important qu’il y ait un équilibre, notamment dans les postes à responsabilité — que ce soit dans la recherche, l’industrie ou l’innovation énergétique.

Quel conseil donneriez-vous à la version plus jeune de vous-même ?

À ma version plus jeune, je dirais de faire confiance à ses idées, même si elles ne sont pas encore complètement définies, de ne pas hésiter à poser des questions et d’explorer ce qui l’intéresse.

Avoir des doutes fait partie du processus, mais ce n’est pas une raison pour se retenir. Ce sont les essais, les erreurs et les échanges avec les autres qui construisent un parcours.

Il faut s’entourer, chercher des repères, tout en gardant sa curiosité et son authenticité. On avance quand on reste fidèle à ce qui nous motive vraiment.